Le chien qui louche

  • Scénariste : Étienne Davodeau
  • Dessinateur :  Étienne Davodeau
  • 2013
  • Futuropolis / Louvre Éditions

Résumé éditeur

Fabien est agent de surveillance au Louvre. Il aime son métier. Depuis quelques semaines, il aime aussi Mathilde. Celle-ci décide d’aller présenter son ami à sa famille, le clan Benion, comme elle l’appelle.
Puisqu’ils ont désormais sous la main un «expert», les Benion tiennent absolument à soumettre à Fabien un tableau qui moisit dans le grenier depuis des décennies, et qui a été peint par l’aïeul Gustave. Une pauvre toile représentant un chien qui louche.
La question des Benion est claire : Le Chien qui louche a-t-il droit au Louvre?
Dans un premier temps, n’osant pas décevoir sa (presque) belle-famille, Fabien ne fournit pas de réponse catégorique…
Il aurait dû.

Notre avis

Voici une bien drôle histoire que celle de ce surveillant et de cette confrérie de la République du Louvres. L’histoire est originale et nous fait découvrir le Louvres à travers les yeux de ceux qui y vivent tout au long de l’année. Une autre manière d’appréhender l’un des plus beaux musées du monde, de s’interroger sur le « star système » des œuvres, des sculptures, sur nos comportements devant tant d’œuvres qui racontent une partie de l’histoire de l’humanité. Le récit de Davodeau est vivant, drôle, humain. Les personnages sont vrais, actuels, souvent fantasques mais jamais dans la caricature. Il donne de l’existence aux invisibles du musée, ces hommes et ces femmes qui surveillent ces trésors, mais aussi à une grande quantité d’œuvres qui placées à côté « des vedettes » (comme la Joconde) sont délaissées, ignorées. La République du Louvres est également une belle trouvaille qui nous interroge sur la notion de « chefs d’œuvres » dans les musées et dans nos cœurs. Qu’est-ce qui caractérise la beauté d’une œuvre et son succès auprès du public ?
Une belle histoire, à lire sans aucune hésitation.

« Quand j’ai lu Période glaciaire, le livre de Nicolas de Crécy autour du Louvre [paru en 2005], j’ai postulé pour vivre la même expérience : travailler sur ce musée. J’ai pu obtenir un merveilleux sésame, une carte permettant d’y accéder tout le temps, sans restriction aucune – même quand c’est fermé, même dans les salles où le public ne peut aller… J’y ai même passé une nuit avec mon ami David Prudhomme, auteur de La Traversée du Louvre, mais ne m’en suis pas servi pour l’album. Ah, je m’en suis goinfré, du Louvre, deux années durant ! Et j’ai réalisé à quel point il était difficile d’englober ce lieu entier dans un seul ouvrage. J’ai eu envie d’une comédie légère, déjantée. Je me suis alors orienté vers les surveillants, présents toute la journée, presque invisibles pour le public. J’en ai interviewé une quinzaine, j’ai passé plusieurs journées complètes avec eux. »
(Propos recueillis par Laurence Le Saux – Télérama 2013).

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