L’ange du ghetto – Irena

  • Scénaristes : Séverine Tréfouël & Jean David Morvan
  • Dessinateur :  David Evrard
  • 2017-2020
  • Glénat

Résumé éditeur

Série poignante et d’utilité publique, Irena nous raconte le destin hors-norme de l’une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre mondiale.

1940, l’armée nazie a envahi la Pologne. À Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier entouré de murs. Quiconque tente de s’en échapper est abattu ; les seuls qui sont autoriser à y entrer sont les membres du département d’aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours apporter vivres et soutien à ceux qui sont enfermés dans cet enfer et qui souffrent de maladies et de malnutrition. Irena est un modèle de courage : elle n’hésite pas à tenir tête aux gardiens, et va jusqu’à risquer sa vie en sauvant des enfants du ghetto.

Décédée en 2008, déclarée Juste parmi les nations en 1965, Irena Sendlerowa, résistante et militante polonaise, fut l’une des plus grandes héroïnes de la Seconde Guerre Mondiale, sauvant près de 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie. Et pourtant elle est oubliée des livres d’Histoire… C’est en lisant par hasard un article sur elle que Jean-David Morvan a eu le déclic : sa vie devait être racontée. Avec Séverine Tréfouël et David Evrard, il retrace sur cinq albums le combat humaniste de cette « mère des enfants de l’Holocauste. » Porté par un dessin d’une grande sensibilité, Irena réussit le tour de force de parler sans lourdeur d’un sujet fort, poignant et profondément actuel…

Toucher, émouvoir, parler d’hier pour raconter aujourd’hui…

Notre avis

Comme beaucoup de lecteurs, j’étais un peu perplexe en achetant « Irena », le sujet était intéressant, mais je m’interrogeais sur le dessin à la Sempé de la couverture sur un sujet aussi sérieux. Après avoir lu d’une traite un samedi après-midi pluvieux les 344 pages de l’intégrale de « L’ange du ghetto », j’étais conquis, sous le choc. « Irena » est un magnifique roman graphique qui vous prend aux tripes.

La trame est l’histoire réelle d’Irena Sendlerowa. Travailleuse sociale, elle intervient quotidiennement dans le ghetto de Varsovie, apportant nourriture et vêtements. Elle en vient à sauver des enfants juifs en les faisant s’échapper du ghetto par différents subterfuges, tantôt un ou deux enfants seuls, tantôt par groupes entiers. La trame chronologique est entrecoupée de scènes des tortures qu’elle a vécues plus tard, et d’entretiens rêvés avec son père qui était médecin, mort du typhus quand elle était jeune, et dont elle pense qu’il est fier d’elle.

Sous des dehors de BD classique, aux couleurs douces et aux traits ronds, le lecteur découvre le ghetto de Varsovie et les horreurs qui y sont commises. Le contraste entre le trait rond des dessins de David Evrard et la monstruosité des faits qui s’y déroulent, déroute un temps, puis rend la compréhension de ces événements encore plus flagrante. Pas d’effet dramatique, pas de dessin éprouvant. La violence devient banale, l’horreur aussi, les actes de bravoure n’en sont que plus forts et le courage d’Erina est exemplaire.

« Les vrais héros de cœur maternel, ce sont les enfants juifs. Ceux que je n’ai pas pu sauver comme les quelques-uns qui ont supporté de changer d’identité, le temps de survivre, pour perpétuer l’histoire familiale. » En quelques mots, Irena Sendlerowa résume sa philosophie. 

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