Les contes de « It’s okay to not be okay »

Dans It’s Okay to Not Be Okay, les contes pour enfants écrits par le personnage de Ko Moon-young (interprété par Seo Ye-ji) sont non seulement des éléments clés de la narration, mais ils servent également de métaphores pour ses propres blessures et traumatismes. Chacun de ses contes reflète un aspect profond de son vécu ou une émotion réprimée.


The Boy Who Fed on Nightmares (Episode 1)

Ce conte raconte l’histoire d’un jeune garçon qui est constamment tourmenté par des cauchemars effrayants, chaque nuit. Ces cauchemars l’emplissent de terreur et de douleur, et il ne parvient pas à s’en débarrasser. Un jour, il rencontre un mystérieux homme qui lui propose un marché : le garçon pourra se débarrasser de tous ses cauchemars s’il accepte de sacrifier ses souvenirs douloureux. Désespéré, le garçon accepte l’offre. À partir de ce moment, il cesse de faire des cauchemars, et il oublie toutes les expériences difficiles et traumatisantes de sa vie.
Cependant, en éliminant ses mauvais souvenirs, il commence également à perdre une partie de lui-même. Il devient incapable de ressentir la tristesse, la peur, ou même la joie, car ses souvenirs, bons et mauvais, étaient essentiels à son développement émotionnel. Le garçon se rend finalement compte que, sans ses souvenirs douloureux, il ne peut pas grandir ni ressentir des émotions authentiques. Le conte souligne que les cauchemars, tout comme les expériences difficiles de la vie, sont nécessaires pour grandir et évoluer en tant qu’individu.

Ce conte est une représentation directe du mécanisme de défense de Ko Moon-young. Tout comme le garçon du conte, elle a refoulé ses souvenirs traumatiques et ses émotions douloureuses pour ne plus souffrir. En fermant la porte à ses expériences négatives, elle s’est également coupée de la possibilité de ressentir des émotions positives comme l’amour et la joie. Ce refoulement émotionnel est à la source de son comportement antisocial et de son incapacité à nouer des liens authentiques avec les autres.
Le conte révèle un message important sur l’importance d’accepter et de faire face à ses traumatismes pour pouvoir avancer et guérir. Tout comme le garçon, Ko Moon-young devra affronter ses « cauchemars » pour retrouver son équilibre émotionnel et redécouvrir ce que signifie vraiment vivre, aimer, et être aimée.


The Zombie Kid (Episode 2)

« The Zombie Kid » raconte l’histoire d’un jeune garçon qui vit comme un mort-vivant. Dès sa naissance, il ne ressent aucune émotion, et ses parents s’inquiètent de son absence de joie, de tristesse ou de peur. Le garçon ressemble à un zombie parce qu’il ne sait pas ce que c’est que d’être aimé, et il se déplace sans but, comme un être vide. Ses camarades de classe se moquent de lui et l’évitent parce qu’il est différent, ce qui le pousse à s’isoler encore davantage.
Un jour, le garçon se demande : « Pourquoi suis-je né si je ne ressens rien ? »
Cette question reflète son sentiment de futilité et de désespoir face à sa propre existence. L’histoire se termine par une révélation : le garçon, comme un zombie, est privé d’émotions non parce qu’il est incapable de les ressentir, mais parce qu’il n’a jamais été aimé. L’amour est la clé pour le « réveiller » et lui permettre de se reconnecter avec ses sentiments humains.

Ce conte est une métaphore directe de l’expérience de Ko Moon-young, qui, à cause de l’absence d’amour et des abus émotionnels de sa mère, a grandi en se sentant vide, comme un « zombie ». Elle a construit une carapace émotionnelle pour se protéger du monde extérieur, se détachant des autres pour ne pas ressentir la douleur. Comme le garçon zombifié, elle a été isolée et incomprise, et ce n’est qu’en trouvant des personnes qui l’aiment véritablement, comme Moon Gang-tae et son frère, qu’elle commence à se « réveiller » émotionnellement et à guérir.


« The Cheerful Dog » (Episode 3)

« The Cheerful Dog » raconte l’histoire d’un chien qui vivait dans une maison avec une longue chaîne autour de son cou. Bien qu’il soit enfermé, ce chien semblait toujours joyeux et souriant, sautant partout avec enthousiasme. Les gens qui le voyaient pensaient qu’il était heureux et content de sa vie. Mais ce que personne ne savait, c’est que le chien, bien qu’il montre de la joie en apparence, rêvait secrètement de liberté. Il détestait être attaché à cette chaîne qui l’empêchait de courir où il voulait, mais il ne pouvait rien y faire. Il passait ses journées à sourire pour cacher sa tristesse et à faire semblant d’être heureux. À la fin du conte, le chien se rend compte qu’il ne sera jamais vraiment heureux tant qu’il ne brisera pas la chaîne et ne se libérera pas de ses contraintes.

Ce conte est une métaphore poignante de la situation de Ko Moon-young.
En surface, elle semble réussir, être libre et vivre sa vie selon ses propres termes. Elle est célèbre, talentueuse, et extérieurement forte. Cependant, à l’intérieur, elle se sent prisonnière des chaînes invisibles de son passé traumatique, principalement à cause de l’emprise psychologique de sa mère et de ses traumatismes d’enfance. Le « chien joyeux » représente son façade extérieure, une image de quelqu’un de fort et insensible, tandis que la « chaîne » symbolise la douleur intérieure qu’elle essaie de dissimuler. Comme le chien du conte, Moon-young aspire à se libérer de cette douleur et à trouver un véritable bonheur, mais elle ne sait pas comment se défaire de ces chaînes émotionnelles.
Ce conte illustre donc le contraste entre l’apparence et la réalité, tout en mettant en lumière le désir profond de Moon-young de se libérer des contraintes de son passé pour être véritablement heureuse.

Le conte reflète donc la lutte intérieure de Ko Moon-young, tiraillée entre son désir de connexion humaine et sa peur de blesser ceux qui l’entourent, à cause de ses traumatismes passés.


The Hand, The Monkfish (Episode 4)

Il était une fois une jolie petite fille née dans une famille riche. Elle était aussi belle et parfaite que les magnolias. Sa mère l’aimait tellement qu’elle avait juré qu’elle ferait tout pour son bébé. Elle avait même dit qu’elle lui offrirait le soleil et la lune. Lorsque le bébé commença à manger des aliments solides, sa mère était ravie :
– Ma douce enfant, je te donnerai tout ce que tu veux manger. Ouvre grand la bouche comme ça, ahhh.
Lorsque le bébé commença à marcher, sa mère courut précipitamment vers elle.
– Ma douce enfant, je te porterai. Viens, monte sur mon dos.
Après avoir élevé le bébé en lui fournissant toujours tout ce dont elle avait besoin, la mère dit ceci :
– Ma chère enfant, j’ai besoin de repos maintenant. Peux-tu m’apporter à manger ? Puis l’enfant dit :
– Maman, je n’ai pas de mains. Je ne les ai jamais utilisées, alors elles ont disparu.
– Alors ma douce enfant, peux-tu me porter sur ton dos ? Mes jambes me font mal. Puis l’enfant dit ceci :
– Maman, je n’ai pas de pieds. Tu m’as toujours porté sur ton dos. Alors, je n’ai jamais posé le pied sur le sol. Mais à la place, j’ai une énorme bouche,
et elle a ouvert sa bouche gigantesque.
Puis la mère a crié avec colère :
– Tu n’étais pas du tout mon bébé parfait. Tu es comme une lotte inutile. Tout ce que tu peux faire, c’est manger ce que je te donne à manger. Tu ne peux rien faire toute seule. Tu es un échec total.
Puis la mère a jeté le bébé dans la mer lointaine. Depuis ce jour-là, on dit que le pêcheur peut entendre les cris d’un bébé les jours effrayants et venteux en mer.
– Maman. Maman. Qu’ai-je fait de mal ? S’il te plaît, viens me chercher. S’il te plaît, reviens me chercher.

Le conte « The Hand, The Monkfish » (ou « La main, la lotte ») est une métaphore puissante qui symbolise la relation toxique et destructrice entre Ko Moon-young et sa mère, ainsi que les conséquences émotionnelles profondes de cette relation sur Moon-young.
Dans le conte, la mère de la petite fille lui donne tout ce qu’elle désire et la protège à un point où l’enfant ne peut jamais agir par elle-même. Cela reflète l’amour étouffant et possessif de la mère de Moon-young dans la série. La mère de Moon-young, tout comme la mère dans le conte, la surprotège et la manipule pour qu’elle devienne une version « parfaite » selon ses propres attentes. Elle impose un contrôle total sur la vie de sa fille, ne lui laissant aucune autonomie.
L’enfant du conte perd ses mains et ses pieds parce qu’elle n’a jamais eu l’occasion de les utiliser. Cela symbolise la manière dont Moon-young a été privée d’une vie normale et de la possibilité de se développer par elle-même. À cause du contrôle abusif de sa mère, elle n’a jamais appris à se débrouiller émotionnellement ni à faire des choix indépendants. Elle a été conditionnée à obéir, à être « parfaite », mais sans jamais avoir de véritable identité ou autonomie.
Lorsque la mère se rend compte que l’enfant n’est pas « parfaite » selon ses standards, elle la rejette et la jette dans la mer. Cela symbolise la trahison et l’abandon que Moon-young a ressentis de la part de sa mère. Moon-young a grandi avec la peur d’être rejetée pour ne pas être à la hauteur des attentes impossibles de sa mère. Elle a été émotionnellement abandonnée et méprisée, tout comme l’enfant dans le conte est jetée à la mer.

La métaphore de la lotte

La lotte, un poisson souvent perçu comme laid et inutile, représente la manière dont la mère de Moon-young la voit : un « échec » qui n’a pas satisfait ses attentes. Moon-young a grandi avec cette perception déformée d’elle-même, se considérant comme une personne « dangereuse », indigne d’amour et de bonheur. La transformation de l’enfant en lotte symbolise la façon dont Moon-young a internalisé cette image négative de soi, croyant qu’elle ne vaut rien en dehors de ce que sa mère lui a dicté.

Les cris du bébé rejeté dans la mer sont une représentation du cri émotionnel de Moon-young. Bien qu’elle ait tenté de paraître forte et indépendante, elle ressent profondément l’abandon et l’isolement causés par sa relation avec sa mère. Elle crie pour qu’on la « récupère », qu’on la sauve de cette douleur, exactement comme dans le conte où l’enfant appelle désespérément sa mère, mais ne reçoit aucune réponse.
Le conte « The Hand, The Monkfish » reflète le traumatisme de Moon-young causé par sa mère abusive, qui a essayé de la modeler selon ses propres désirs en l’étouffant et en la privant de liberté personnelle. Comme l’enfant du conte, Moon-young a perdu son sens de l’autonomie et s’est retrouvée émotionnellement mutilée, incapable de se connecter aux autres ou de prendre soin d’elle-même. Elle se perçoit comme un « échec », une lotte, à cause des attentes irréalistes de sa mère et du rejet qu’elle a subi.
Le conte exprime donc la douleur et la souffrance d’une fille qui n’a jamais eu la chance de grandir librement, mais qui, comme Moon-young, doit trouver un moyen de s’émanciper du poids du passé pour retrouver sa véritable identité.


« Finding the Real Face » (Episode 10)

« Finding the Real Face » raconte l’histoire d’une personne qui vivait toute sa vie en portant un masque. Chaque jour, elle changeait de masque selon la situation : un masque souriant pour paraître heureuse, un masque sévère pour se faire respecter, et un masque triste pour attirer la sympathie. Elle portait tellement de masques différents qu’elle en oublia à quoi ressemblait son véritable visage.
Un jour, elle se rend compte qu’elle a complètement perdu son vrai visage et qu’elle ne peut plus le retrouver. Désespérée, elle cherche des moyens de retirer ses masques, mais ces derniers sont devenus si collés à sa peau qu’ils ne peuvent plus être enlevés. Finalement, la personne réalise qu’elle ne pourra retrouver son vrai visage qu’en acceptant qui elle est vraiment, sans se soucier de l’opinion des autres ou de l’image qu’elle projette.
En confrontant ses peurs et en abandonnant ses masques, la personne parvient finalement à se souvenir de son vrai visage, celui qu’elle avait oublié depuis si longtemps. La morale du conte est que, pour être véritablement heureux et libre, il faut cesser de se cacher derrière des masques et accepter sa véritable identité.

Ce conte est une métaphore puissante du parcours de Ko Moon-young dans It’s Okay to Not Be Okay. Elle a passé une grande partie de sa vie à dissimuler ses vraies émotions derrière des masques de froideur, d’arrogance, et de contrôle pour protéger son cœur blessé. Comme la personne dans le conte, elle a oublié qui elle était réellement à force de jouer des rôles pour plaire ou se protéger.
Le conte souligne le thème central de la série : la nécessité d’affronter ses traumatismes, de retirer ses « masques » émotionnels, et d’accepter ses faiblesses pour découvrir son vrai soi et trouver la guérison.


« Elaine » (Episode 9)

« Elaine » est l’un des contes pour enfants fictifs écrits par Ko Moon-young dans la série It’s Okay to Not Be Okay. Ce conte raconte l’histoire d’une belle et mystérieuse jeune fille nommée Elaine, qui vivait seule dans un château sombre, isolé du reste du monde. Elle était connue pour sa grande beauté, mais également pour sa froideur et son incapacité à ressentir des émotions. Tout ce qu’elle touchait se flétrissait ou se brisait, et à cause de cela, elle s’isolait davantage, de peur de blesser ceux qui l’approchaient.
Un jour, un jeune prince courageux arrive au château et, au lieu de fuir devant la froideur d’Elaine, il tente de la comprendre. Il découvre que la jeune fille est en fait prisonnière d’une malédiction qui a figé ses émotions et son cœur. La seule façon de lever cette malédiction est que quelqu’un parvienne à voir au-delà de son apparence froide et brisée pour reconnaître sa véritable nature.
Au fil du temps, le prince montre à Elaine qu’elle n’est pas aussi monstrueuse qu’elle le croit, et qu’il y a encore de la chaleur et de la bonté en elle. Grâce à son amour et à son acceptation, Elaine commence à se libérer de la malédiction, retrouvant peu à peu ses émotions et la capacité d’aimer.

Le conte d’Elaine est une métaphore claire de Ko Moon-young elle-même. Comme Elaine, Moon-young est perçue par les autres comme froide et insensible, cachant ses blessures profondes derrière une façade. Elle se considère comme quelqu’un de dangereux ou nuisible à cause de son passé traumatique, surtout en raison de la relation toxique avec sa mère.
Tout comme Elaine, Moon-young croit qu’elle ne mérite pas d’être aimée et qu’elle blesse ceux qui l’entourent. Mais à travers sa relation avec Moon Gang-tae, elle commence à réaliser qu’elle peut guérir et que ses traumatismes ne la définissent pas entièrement. Le prince dans l’histoire représente Gang-tae, qui voit au-delà des apparences et aide Moon-young à s’accepter elle-même et à trouver la guérison.

Les contes de Ko Moon-young sont des miroirs puissants de ses souffrances personnelles, symbolisant son isolement, sa difficulté à exprimer l’amour, et ses peurs. Ils représentent également son parcours vers la guérison, alors qu’elle commence à affronter ses blessures profondes et à s’ouvrir aux autres. À travers ces histoires, la série démontre que la réconciliation avec son passé et la compréhension de soi sont essentielles pour grandir et s’épanouir émotionnellement.


Les auteurs

Dans It’s Okay to Not Be Okay, les contes pour enfants que l’on voit sont fictifs et créés spécifiquement pour la série. Les scénarios de ces contes, qui reflètent les traumatismes et la psychologie de Ko Moon-young, ont été écrits par l’équipe de production de la série, dirigée par Jo Yong, la scénariste de la série.

Les graphismes des contes, quant à eux, sont également conçus par une équipe artistique pour correspondre à l’esthétique onirique et sombre de l’univers de la série. Ces illustrations et animations jouent un rôle crucial dans l’immersion du spectateur, en renforçant le contraste entre le côté enfantin des contes et les thèmes adultes et profonds qu’ils abordent.

Quelques noms clés derrière la série

Jo Yong (scénariste) – Elle est responsable de l’écriture des histoires de la série, y compris les contes fictifs écrits par Ko Moon-young. Jo Yong est connue pour son habileté à aborder des thèmes psychologiques complexes à travers des récits captivants.

ZigZag Studio – Ce studio de production artistique a été impliqué dans la création des illustrations et animations qui accompagnent les contes dans la série.
ZigZag Studio est réputé pour ses travaux graphiques dans diverses productions cinématographiques et télévisuelles, notamment pour leur style visuel distinctif et leur utilisation créative des couleurs et des motifs.

Style graphique

Le style graphique des contes de Ko Moon-young est très particulier, mélangeant des éléments de conte de fées gothique avec une touche sombre et dérangeante. Cela reflète non seulement le ton des histoires, mais aussi les thèmes centraux de la série, tels que la douleur émotionnelle, le traumatisme et la guérison.

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