
« Pour Seul Bagage » raconte l’histoire de Noh In-Ji et de Han Jeong-Won, une femme et un homme aux histoires de vie compliquées. Depuis la disparition de son mari 5 ans plus tôt, Noh In-Ji travaille dans une compagnie très discrète NM (New Marriage) permettant à ses clients de se marier contractuellement pour une durée limitée.
Elle entame son cinquième contrat quand la série commence.
L’homme qu’elle épouse est Han Jeong-Won, un producteur de musique hanté par son histoire familiale, et son divorce. Il n’a rien demandé. C’est son ex-femme, Lee Seo-Yeon qui est l’instigatrice de ce mariage hors-norme, promettant à Han Jeong-Won de se remettre avec lui après une année de mariage. Lee Seo-Yeon qui s’est également engagée dans un mariage contractuelle est une figure manipulatrice et perverse, dont les actions ont des répercussions profondes sur les vies des autres personnages.
L’intrigue principale explore les dynamiques complexes entre Noh In-Ji, Han Jeong-Won et Lee Seo-Yeon. Noh In-Ji et Han Jeong-Won vont se rapprocher, ce qui n’était pas dans le plan initial de Seo Hyun-Jin.
Parallèlement à l’intrigue principale, plusieurs histoires secondaires enrichissent la série. L’une d’elles concerne le détective Kim Hyun-Choo, qui enquête sur une malle retrouvée et découvre des liens inattendus avec les personnages principaux. Une autre sous-intrigue suit Yoon Ji-O, un personnage mystérieux dont les motivations et les liens avec les autres personnages sont progressivement révélés, ajoutant une couche supplémentaire de suspense et de mystère à l’histoire.

Les acteurs
- Gong Yoo dans le rôle de Han Jeong-Won
- Seo Hyun-Jin dans le rôle de Noh In-Ji
- Jung Yun-ha dans le rôle de Lee Seo-yeo
- Cho I-geon dans le rôle de Yun Ji-O (mari contractuel de Lee Seo-yeo)
- Choi Young-joon dans le rôle du détective Kim Hyeon-chu

Série basée sur le livre « The Trunk » de Kim Ryeo-ryeong
Écrit par Park Eun Young
Réalisé par Kim Kyu-tae
Musique de Choi Seung-kwon et Kim Ji Soo
Producteur exécutif : Kim Eun Young
Producteurs : Shin Yeon-joo et Lee Dong-gyu
Directeur de la photographie : Park Jang Hyuk
Monteur : Kim Yoo-mi
Sociétés de production : Projet 318 et GTiste

Lorsque les KDrama sont formatés Netflix
Même si cette série se laisse regarder et que ses acteurs sont talentueux, elle reste une œuvre hybride à mon sens, transformées par certains codes des séries produites par les grands streamers internationaux. Il y a en effet des éléments qui renforcent cette impression. Pour seul bagage (The Trunk) suit certains codes des séries produites ou distribuées par Netflix, et perd donc un peu de son identité coréenne.
Le format d’épisodes (8 épisodes) : Les séries Netflix, notamment celles produites par la plateforme, optent souvent pour un format plus court d’environ 8 à 10 épisodes. Ce choix répond à la tendance des productions modernes, qui visent à offrir des récits plus condensés, avec des arcs narratifs plus serrés, pour correspondre aux attentes des spectateurs qui recherchent un « binge-watching » rapide et intensif. Mais passer d’un scénario de 16 épisodes à 8, modifie nécessairement le rythme et la manière de filmer, de monter.
Les scènes de nue ou de sensualité : Netflix a une politique de plus grande liberté créative en matière de contenu pour adultes, ce qui peut inclure des scènes de nudité ou de sexe dans certains de ses programmes, même dans les productions asiatiques. Ce type de contenu est souvent intégré pour apporter une dimension plus réaliste ou plus émotionnellement intense à l’intrigue, tout en restant en ligne avec les attentes des spectateurs adultes. Cela pourrait être un élément qui contribue à l’impression d’un format occidental. Les scènes d’amour du début avec Lee Seo-yeo (merci la doublure dont on ne voit jamais la tête) n’apporte vraiment pas grand-chose, on sent vraiment l’obligation contractuelle).
Réalisation plus « occidentale » : Il y a une tendance, particulièrement dans les séries coproduites par Netflix, à adopter une esthétique et une direction artistique qui s’inspirent de la réalisation cinématographique occidentale. Cela inclut des choix de mise en scène, de cadrage, et une approche de la narration qui peut sembler plus familière pour un public occidental, mais qui justement s’éloigne de l’esthétique des kdramas.
En somme, même si la série reste ancrée dans la culture coréenne, la production de Pour seul bagage s’inspire de certaines conventions des séries Netflix, en particulier celles destinées à un public international.

Deux symboles forts de la série
L’escalier
L’escalier est un symbole récurrent dans de nombreuses œuvres de fiction, et dans cette série, il peut être interprété de plusieurs manières. Il représente souvent une ascension ou une descente, symbolisant le passage d’un état à un autre, un changement, une évolution ou même une régression. Dans le contexte de Pour seul bagage, l’escalier représente sans doute le chemin tortueux et difficile des protagonistes, qui sont constamment en train de monter et descendre, souvent incertains de la direction qu’ils prennent. Cela peut symboliser leurs luttes personnelles et les obstacles qu’ils rencontrent dans leur quête de vérité, mais aussi l’espoir d’un renouveau ou d’une libération, comme s’ils étaient en train de gravir ou descendre un escalier menant à une prise de conscience ou à un dénouement.
A certains moments, l’escalier est aussi un espace de séparation ou de distance. Les personnages, lorsqu’ils se croisent dans ces scènes, sont parfois sur des niveaux différents de l’escalier, soulignant leur isolement ou leur incompréhension mutuelle, mais aussi leur potentiel à se rapprocher, à se comprendre à un moment donné.

Les lustres
Le lustre dans Pour seul bagage possède une symbolique beaucoup plus sombre et complexe, surtout en lien avec les personnages de Han Jeong-Won et de Lee Seo-Yeon.
Le lustre a été témoin des violences infligées à la mère de Han Jeong-Won par son père. En tant que témoin silencieux, le lustre porte la mémoire de ce moment effroyable, symbolisant la violence et le poids du passé. Il représente également une forme de beauté froide et distante, comme une illusion de lumière dans un monde assombri par la tragédie familiale. Le lustre, dans ce contexte, devient un artefact imprégné de souffrance et de secrets, un rappel constant du traumatisme que Han Jeong-Won a vécu et qui continue de le hanter. Chaque fois qu’il regarde ce lustre, il est confronté à son passé douloureux.
Lorsque Lee Seo-Yeon, l’ex-femme de Han Jeong-Won, décide de démonter le lustre, elle remplace ce dernier par un lustre truffé de caméras, une tentative de surveillance et de contrôle. Ce geste symbolise non seulement sa volonté de manipuler son ex-mari, mais aussi de maintenir une emprise totale sur lui, en espionnant ses moindres faits et gestes. Le lustre devient ainsi un objet de surveillance, une métaphore de la domination psychologique et du contrôle que Lee Seo-Yeon exerce sur les personnages, en particulier sur Han Jeong-Won. Ce lustre, à la fois lumière et ombre, dévoile une nouvelle facette de la série : un jeu de pouvoir où l’on peut observer, juger et manipuler sans être vu, et où la lumière est utilisée comme un instrument de contrôle.
Ainsi, le lustre n’est plus seulement un symbole de beauté et de lumière, mais aussi un objet chargé de mémoire, de pouvoir et de surveillance. Son remplacement par un lustre espion est une extension de l’emprise que Lee Seo-Yeon cherche à exercer sur Han Jeong-Won, et cela souligne le thème central de la série : la manipulation, les secrets et le contrôle. Il devient un point focal où l’histoire de souffrance et de pouvoir se cristallise, marquant un tournant dans la dynamique entre les personnages.

Han Jeong-Won : « C’est la première fois qu’on se croise, qu’on se revoit par hasard.«
Cette phrase, « C’est la première fois qu’on se croise, qu’on se revoit par hasard », résonne profondément dans le contexte de Pour seul bagage. Elle reflète non seulement le thème du hasard qui guide les rencontres entre les protagonistes, mais aussi l’idée d’une rencontre après des événements marquants et traumatiques. Après toutes les épreuves qu’ils ont traversées, cette première rencontre par hasard suggère un renouveau ou un changement dans leur relation. Ce n’est pas simplement un hasard dans l’espace, mais aussi dans le temps – un moment où les personnages, après avoir traversé leurs souffrances respectives, sont prêts à envisager un chemin commun.
La phrase marque aussi la transformation de la dynamique entre les deux personnages. Ce n’est plus un simple croisement de chemins, mais un point de départ possible pour quelque chose de nouveau. Il y a une ouverture vers l’avenir, une chance de repartir sur de nouvelles bases, ce qui est d’autant plus significatif dans le contexte de leurs vies marquées par des manipulations, des secrets et des traumatismes. Ce hasard, loin d’être un simple jeu du destin, devient un signe d’espoir.
Noh In-Ji : Vivement la deuxième fois alors !


