Contes européens & k-dramas

Les références aux contes européens sont très fréquentes dans les k-dramas et plusieurs séries coréennes s’inspirent de récits comme Cendrillon, La Petite Sirène, La Belle et la Bête ou encore Le Petit Chaperon Rouge.
L’intérêt pour ces contes s’explique par plusieurs facteurs culturels narratifs et historiques. Ces récits ont traversé les siècles et sont connus dans le monde entier y compris en Corée du Sud où ils sont enseignés dès l’enfance. Leur structure narrative simple mais efficace permet d’en tirer des adaptations modernes sans perdre leur impact émotionnel.
Les k-dramas prennent souvent la trame des contes européens et l’adaptent aux codes culturels coréens. Par exemple, la figure du prince charmant devient souvent un chaebol arrogant mais protecteur tandis que l’héroïne de Cendrillon est une femme forte et indépendante plutôt qu’une victime passive.
Beaucoup de dramas inspirés de ces contes mettent en scène un monde de richesse et de raffinement avec des décors somptueux des costumes élégants et une mise en scène qui rappelle les palais et châteaux européens. Cela permet d’offrir un univers visuellement attractif et fantasmé.
Les contes européens comme La Petite Sirène mettent souvent en scène des amours impossibles ou des sacrifices amoureux un thème très apprécié dans les k-dramas. Ce type d’histoire permet d’explorer des émotions intenses et de jouer sur la sensibilité du public. Depuis la fin du XIXe siècle et plus encore après la guerre de Corée, la Corée du Sud a été largement influencée par la culture occidentale notamment à travers la littérature, le cinéma et l’éducation.
Les contes européens font partie de cet héritage et sont souvent réinterprétés dans la culture populaire. En reprenant des récits mondialement connus les k-dramas rendent leurs histoires plus accessibles à un public international. Cela facilite leur exportation et leur succès dans des pays comme les États-Unis, l’Europe et le reste de l’Asie.
L’influence des contes européens dans les k-dramas ne se limite pas à une simple imitation, ce qui n’empêche pas les clins d’œil aux contes originaux. Elle est réinterprétée pour mélanger tradition et modernité en adaptant ces récits à des réalités coréennes tout en conservant leur portée universelle.

Des K-dramas inspirés des contes européens

Cendrillon
Cinderella and the Four Knights (2016), Secret Garden (2010), Boys Over Flowers (2009), My Fair Lady (2009).
Ces dramas reprennent l’histoire d’une jeune femme modeste qui entre dans un monde luxueux et doit prouver sa valeur, souvent en trouvant l’amour d’un riche héritier.

My fair lady

La Petite Sirène
The Legend of the Blue Sea (2016), My Girlfriend is a Gumiho (2010).
Ce conte, centré sur le sacrifice et l’amour impossible, est souvent réinterprété avec des figures mythologiques coréennes comme la gumiho (renarde à neuf queues).

My Girlfriend is a Gumiho

La Belle et la Bête
Beauty Inside (2018), Secret Garden (2010).
Ces dramas explorent la transformation physique ou psychologique d’un personnage à travers l’amour et l’acceptation de soi.

Le Petit Chaperon Rouge
You’re All Surrounded (2014), Scholar Who Walks the Night (2015).
Ce conte est revisité dans des histoires mêlant suspense et fantasy, où une héroïne fragile est confrontée à un personnage masculin dangereux mais protecteur.

Scholar Who Walks the Night

Blanche-Neige
Snowdrop (2021), Mirror of the Witch (2016).
L’idée de la jeune fille innocente poursuivie par des forces hostiles et aidée par des alliés improbables est une thématique récurrente.

Snowdrop

Cinderella and the Four Knights

La série Cinderella and the Four Knights s’inspire principalement de la version de Cendrillon écrite par Charles Perrault, publiée en 1697 dans Les Contes de ma mère l’Oye. Cette version est la plus célèbre en Occident et celle qui a inspiré la plupart des adaptations modernes, y compris le film d’animation de Disney.

On retrouve plusieurs éléments caractéristiques de cette version dans la série. Comme chez Perrault, Eun Ha-won est une jeune fille orpheline de mère, maltraitée par sa belle-mère et sa demi-sœur, qui la considèrent comme une servante et l’empêchent de poursuivre ses rêves. Ha-won n’a pas de fée marraine, mais elle bénéficie d’un bienfaiteur, le président Kang, qui joue un rôle équivalent en lui offrant une chance de changer de vie en intégrant la Sky House. Comme dans le conte, elle est transportée dans un monde luxueux où elle doit prouver qu’elle mérite sa place, non pas en raison de sa naissance, mais par sa personnalité et ses valeurs.

L’épisode du bal et des souliers rouges rappelle directement la scène emblématique de Cendrillon dans le conte de Perrault. Hyun-min, un riche héritier, lui offre une robe et des chaussures rouges pour qu’elle assiste à une réception mondaine. Comme Cendrillon, elle fait sensation en arrivant dans ce milieu élitiste où elle n’a pas l’habitude d’évoluer. Mais contrairement au conte où la pantoufle de verre est un symbole de reconnaissance et d’amour, ici, le soulier rouge est un instrument de manipulation utilisé par Hyun-min pour ses propres intérêts, ce qui marque une réécriture plus moderne et critique du mythe.

La morale de l’histoire est également proche de celle de Perrault, qui insiste sur les qualités du cœur plutôt que sur la naissance ou la richesse. Ha-won ne devient pas riche par un simple mariage avec un prince charmant, mais par ses efforts et son caractère, ce qui reflète une évolution moderne du conte tout en gardant son essence. Contrairement à certaines versions plus sombres comme celle des frères Grimm, où les belles-sœurs subissent une punition cruelle à la fin, la série reste dans une approche plus douce et bienveillante, en accord avec l’esprit du conte de Perrault.

L’adaptation prend donc des libertés avec l’histoire originale, mais le fond narratif et les éléments symboliques majeurs proviennent bien de la version française du XVIIe siècle, ce qui inscrit Cinderella and the Four Knights dans la lignée des nombreuses réinterprétations modernes de ce récit intemporel.

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