
« Rookie Historian Goo Hae-ryung » raconte l’histoire fictive de Goo Hae-ryung, une jeune femme audacieuse qui devient l’une des premières historiennes officielles à la cour royale durant l’époque de la dynastie Joseon. La série explore le quotidien et les défis du corps des historiens royaux, chargés de consigner scrupuleusement chaque acte du souverain et de ses ministres. Dans leur travail, ces historiens incarnent l’intégrité intellectuelle, affrontant régulièrement des pressions politiques pour préserver une vérité historique impartiale. Goo Hae-ryung et ses collègues, guidés par le sage et rigoureux Min Woo-won, défendent constamment leur indépendance, refusant toute manipulation politique de leurs écrits.
Au cœur de cette histoire, une intrigue sentimentale délicate et attachante se développe entre Goo Hae-ryung et le jeune prince Yi-rim, interprété par Cha Eun-woo. Yi-rim, connu sous son pseudonyme littéraire « Maehwa », est un prince solitaire, éloigné du pouvoir et condamné à vivre caché derrière les murs du palais, s’évadant par l’écriture de romances populaires. Lorsqu’il rencontre Hae-ryung, une amitié profonde puis un amour sincère se construisent lentement, malgré les différences de statut social et les interdits de l’époque.

Les deux personnages principaux, Goo Hae-ryung et le prince Yi-rim, se rencontrent dans des circonstances qui déclenchent immédiatement une série de confrontations, mêlant humour, rivalités intellectuelles et une guerre de préférences personnelles. Cependant, leur romance naissante est rapidement mise en péril par les bouleversements politiques à la cour royale. Les autorités interdisent subitement tous les livres coréens ainsi que les traductions européennes. Les ouvrages sont confisqués, détruits publiquement, brûlés. Les conservateurs de la cour expriment leur indignation devant la popularité grandissante des romans d’amour rédigés par Maehwa. Ils accusent ces œuvres de corrompre les mœurs, scandalisés que tant de nobles dames aient quitté leur foyer pour poursuivre leurs idéaux amoureux après avoir lu ces histoires.
Mais cette répression littéraire n’est en réalité qu’un prétexte pour faire disparaître un livre intitulé « L’Histoire de Hodam », qui révèle des événements compromettants survenus vingt ans auparavant. Souhaitant faire disparaître tout exemplaire de cet ouvrage, le roi et son puissant conseiller Min Ik-pyeong décident même de recruter des femmes historiennes, espérant ainsi infiltrer chaque pièce et chaque recoin du palais royal afin d’espionner la reine consort et d’éliminer toutes traces de ce texte dangereux. C’est ainsi que quatre nouvelles recrues, dont Goo Hae-ryung elle-même, viennent rejoindre les historiens afin de consigner fidèlement les faits, les dires et les gestes de la famille royale dans le sachaek (사책). Ces notes quotidiennes seront ultérieurement intégrées aux Véritables Archives de la dynastie Joseon.

Ces historiennes sont confrontées aux clichés de genre sur leur prétendue incapacité à assumer une fonction intellectuelle aussi prestigieuse. Cependant, la série s’amuse à déconstruire progressivement ces stéréotypes, exposant avec humour leur absurdité et montrant comment les historiennes les surmontent grâce à leur courage, leur esprit et leur détermination. En défiant directement la cour royale, elles revendiquent fermement leur droit légal d’enregistrer toutes les conversations, quitte à déclencher une véritable grève contre le roi lui-même.
Cette grève est un moment fort de la série, entre humour et tension.

L’apparition d’une grave épidémie de variole, vient unir de nouveau les intrigues romantiques et politiques de la série. À la cour, les nobles débattent vainement des remèdes traditionnels et certains complotent même contre le prince Yi-rim en l’envoyant délibérément dans les régions les plus touchées, dans l’espoir de causer sa perte. Mais Yi-rim (Dowon), avec l’aide de Goo Hae-ryung, décide d’organiser une réponse active et efficace face à la crise sanitaire. Il distribue de la nourriture aux populations affectées et met en œuvre une méthode de vaccination tirée d’un précieux traité médical « 牛痘種書, 瑛眼 », traité de vaccination fourni par la mystérieuse Moh-wa.
La série dépeint aussi avec finesse les luttes de pouvoir au sein du palais royal, où différentes factions politiques tentent d’influencer ou de manipuler le roi, utilisant parfois même la violence ou la conspiration pour assurer leur domination. Dans ce contexte tendu, Goo Hae-ryung et les historiens royaux se retrouvent souvent au centre de ces conflits, puisque leur impartialité et leur devoir de vérité représentent une menace directe pour les ambitions de certains hauts dignitaires corrompus. Ces tensions politiques mettent en lumière le courage et l’éthique des historiens qui luttent contre les tentatives d’intimidation et de censure, parfois au péril de leur propre sécurité.

Enfin, la série évoque subtilement l’arrivée de l’influence occidentale, tant religieuse que politique dans une Corée encore isolée du monde extérieur. À travers des épisodes impliquant des missionnaires et des médecins étrangers, la série rappelle comment le royaume de Joseon fut progressivement confronté aux pressions coloniales, préludes aux bouleversements majeurs que connaîtra la Corée à la fin du XIXᵉ siècle. Le destin de plusieurs personnages est directement impacté par cette réalité géopolitique, obligeant chacun à se positionner face à ce bouleversement.





Les comédiens
- Shin Se-kyung incarne Goo Hae-ryung, héroïne audacieuse et historienne débutante déterminée à briser les préjugés et à défendre la vérité historique.
- Cha Eun-woo interprète le prince Yi-rim, aussi connu sous son pseudonyme Maehwa, prince solitaire passionné d’écriture qui tombe amoureux de Goo Hae-ryung.
- Park Ki-woong joue le prince héritier Yi Jin, un personnage complexe, confronté aux défis et aux pressions liés à sa position royale.
- Lee Ji-hoon est Min Woo-won, historien principal respecté, chef des historiens royaux, admiré pour sa droiture et sa détermination à préserver l’indépendance des historiens.
- Park Ji-hyun incarne Song Sa-hee, une collègue historienne, ambitieuse mais réservée, confrontée aux préjugés envers les femmes intellectuelles.
- Kim Yeo-jin interprète la Reine douairière Lim, une figure politique influente, impliquée dans de nombreuses intrigues de palais.
- Kim Min-sang joue le roi Hamyeong, un souverain influençable, souvent dépassé par les manipulations politiques qui l’entourent.
- Choi Deok-moon incarne Min Ik-pyeong, puissant ministre de la gauche, un personnage clé des luttes de pouvoir au sein de la cour royale.
- Parmi les acteurs secondaires importants figurent également Sung Ji-ru dans le rôle de Heo Sam-bo, fidèle eunuque et protecteur du prince Yi-rim, Heo Jeong-do (Yang Si-haeng), Nam Tae-woo (Son Gil-seung), ainsi que Jeon Ik-ryung, Lee Ye-rim et Jang Yoo-bin, qui jouent respectivement les femmes historiennes aux côtés de Goo Hae-ryung.

Créé par Sohn Hyung-suk
Écrit par Kim Ho-soo
Réalisé par Kang Il-soo et Han Hyun-hee
Producteurs : Kim Sang-heon et Cho Hyung-jin
Société de production : Chorokbaem Media

Une parabole sur la liberté de la presse
L’un des aspects majeurs de la série « Rookie Historian Goo Hae-ryung » est la profonde réflexion sur le rôle crucial des historiens royaux, véritables garants de la vérité historique face aux manipulations du pouvoir. À travers les différentes séquences où les historiens résistent courageusement aux pressions des autorités politiques, la série offre une analogie directe avec le rôle contemporain de la presse et des médias.
Dans le drama, les historiens incarnent une fonction semblable à celle des journalistes aujourd’hui : ils recueillent, vérifient, documentent et protègent scrupuleusement l’information de toute distorsion. Comme la presse moderne, ils doivent parfois lutter pour préserver leur indépendance face aux tentatives des puissants de censurer, influencer ou modifier les faits à leur avantage. Ce parallèle est particulièrement visible lorsqu’ils défient ouvertement le roi ou les ministres, refusant de céder aux menaces ou aux intimidations, quitte à mettre en péril leur carrière ou même leur vie.

Par ces moments forts, la série rappelle combien la tentation de travestir ou falsifier l’information est intemporelle et universelle, que ce soit à l’époque Joseon ou aujourd’hui. Les historiens du drama symbolisent ainsi la lutte permanente pour une information juste, indépendante et fiable. Cette métaphore évoque directement les défis actuels liés aux « fake news », à la désinformation et aux médias corrompus, thématiques récurrentes dans de nombreux autres dramas coréens contemporains.
Cette analogie entre les historiens royaux et la presse moderne rend la série particulièrement pertinente, car elle invite à réfléchir sur l’importance cruciale de préserver l’intégrité et l’indépendance de ceux qui écrivent l’histoire ou rapportent l’information, face aux tentations perpétuelles du pouvoir politique ou économique. À travers ces historiens courageux et intègres, la série souligne la nécessité d’une vigilance constante pour protéger la vérité, aussi inconfortable soit-elle pour les puissants.

Pure moment de bonheur : la lecture des romans d’amour
L’ ouverture de la série est particulièrement attrayante par sa dimension humoristique et par son habile réflexion sur la fascination du public pour les histoires romantiques. La scène débute avec la lecture passionnée d’un roman à l’eau de rose par un lecteur professionnel devant un auditoire exclusivement féminin. Ces dames, captivées, réagissent avec enthousiasme, poussant des soupirs, gloussant ou laissant échapper des cris d’émotion intense lorsque les scènes deviennent particulièrement romantiques ou audacieuses.

Goo Hae-ryung fait également la lecture de la traduction coréenne du livre «Les Souffrances du jeune Werther » (젊은 베르테르의 슬픔) de Johann Wolfgang von Goethe. Ce choix n’est pas anodin : le roman original raconte l’histoire tragique du jeune Werther, héros romantique qui se suicide par désespoir amoureux. Sa fin dramatique choque profondément l’auditoire féminin, habitué à des récits sentimentaux légers avec des dénouements heureux. En refusant d’en modifier la fin, Hae-ryung affirme symboliquement son intégrité intellectuelle tout en illustrant l’impact profond qu’ont les œuvres littéraires étrangères sur la société coréenne traditionnelle de l’époque, suscitant à la fois fascination et incompréhension.
Cette séquence joyeuse et très drôle permet au spectateur de faire connaissance avec Goo Hae-ryung, dont la personnalité audacieuse, vive et indépendante contraste immédiatement avec les conventions sociales rigides de Joseon.


Mais au-delà de la simple introduction comique, cette ouverture fonctionne comme une véritable mise en abyme des séries coréennes elles-mêmes. En montrant ces femmes absorbées dans les récits sentimentaux de Maehwa, le drama offre un miroir amusant aux spectateurs contemporains, qui eux-mêmes suivent avidement les péripéties romantiques de leurs idoles à travers les K-dramas. Cette scène met ainsi gentiment en évidence la passion des fans, leur investissement émotionnel intense, ainsi que la manière dont ils peuvent vivre par procuration les émotions des personnages.
Avec cette scène d’introduction, la série semble à la fois célébrer et ironiser tendrement sur la fascination du public pour les histoires romantiques, faisant un clin d’œil à ses propres spectateurs, complices assumés de ces émotions délicieusement exagérées. C’est un moyen subtil et ludique de rendre hommage aux fans des dramas romantiques coréens tout en introduisant une héroïne moderne, consciente d’elle-même et de la société dans laquelle elle évolue.

