★★★★★ The King’s Affection, identité, genre et pouvoir au royaume de Joseon – 연모

La série « The King’s Affection » se déroule sous la dynastie Joseon, une époque historique particulièrement stricte et régie par des codes sociaux rigides où la famille royale détient un pouvoir absolu. L’histoire débute sur fond d’une croyance profondément enracinée : la malédiction liée à la naissance de jumeaux dans la royauté. Cette malédiction, qui annonce le malheur et la discorde au sein de la famille régnante, conduit inexorablement à sacrifier l’un des deux enfants afin de préserver l’harmonie et le pouvoir dynastique. Lorsque la princesse héritière donne naissance à des jumeaux, un garçon et une fille, une décision terrible est prise : la fille doit être éliminée. Cependant, la petite fille, nommée Dam-i, survit secrètement et grandit cachée, loin du palais. Dam-i fait la connaissance de Jung Ji-woon, un jeune garçon avec qui elle se lie d’amitié.
À la suite de circonstances tragiques, le prince héritier, son frère jumeau, est assassiné. Dam-i est alors contrainte de prendre secrètement l’identité de son frère, devenant Lee Hwi, prince héritier officiel. Elle vit ainsi sous une double identité, évoluant dans une société patriarcale stricte où l’accession des femmes au pouvoir est impensable. Dam-i doit donc non seulement cacher sa véritable identité, mais aussi réprimer ses émotions et sa personnalité pour incarner parfaitement ce rôle masculin. À travers ce personnage, la série explore le statut marginalisé des femmes à cette époque, auxquelles on interdit toute autonomie politique ou sociale, ainsi que leur relégation constante à un rôle de second plan.

Tout en assumant son rôle royal, Dam-i est constamment confrontée aux luttes internes au sein du palais. Ces jeux de pouvoir sont menés par des membres ambitieux de sa propre famille qui convoitent le trône, engendrant intrigues, assassinats et complots permanents. La hiérarchie stricte de la royauté exacerbe ces tensions, où chaque mouvement politique ou personnel est scruté et peut devenir mortel. Les nobles influents comme les hauts fonctionnaires utilisent leur statut pour manipuler les destinées royales, témoignant d’une société où la hiérarchie rigide dicte chaque action et chaque relation humaine.
Devenue une jeune femme, travestie en homme en tant que prince héritier, Dam-i rencontre Jung Ji-woon, devenu un jeune homme brillant recruté comme professeur du prince héritier. Ignorant la véritable identité de son élève, Ji-woon éprouve progressivement une attirance forte et déroutante pour lui. Ce lien, d’abord ambigu puis profondément amoureux, confronte la série à une réflexion délicate sur l’homosexualité dans une société où les relations entre personnes du même sexe sont strictement taboues. De même, Dam-i doit affronter ses propres sentiments envers Ji-woon, révélant la complexité émotionnelle d’une attirance pour quelqu’un qui la croit être un homme, créant ainsi une réflexion sur le genre, l’identité et l’amour au-delà des normes sociales et biologiques de l’époque.


La série souligne également la condition dramatique des esclaves, qui n’ont aucun droit et sont soumis entièrement au bon vouloir de leurs maîtres. Ces personnages secondaires, dont les vies sont souvent méprisées ou instrumentalisées par les puissants, offrent un regard critique sur les injustices sociales flagrantes qui sous-tendent le royaume de Joseon.

À travers l’histoire complexe et riche en rebondissements de Dam-i et Ji-woon, la série dénonce les injustices d’une époque et valorise courageusement l’authenticité, l’amour véritable et le droit universel de vivre librement selon son cœur, malgré les interdits, les malédictions et les jeux politiques qui cherchent à étouffer l’identité individuelle au profit de traditions souvent oppressives.

Les comédiens

Famille Royale :

  • Park Eun-bin incarne Lee Hwi, le prince héritier, qui est en réalité Dam-yi se faisant passer pour son frère jumeau. ​
  • Nam Yoon-su joue Lee Hyun, le prince Jaeun, cousin du prince héritier Lee Hwi.
  • Lee Pil-mo interprète le roi Hyejong, père de Lee Hwi. ​
  • Yoon Je-moon joue Han Ki-jae, également connu sous le nom de Lord Sangheon, conseiller d’État et grand-père maternel de Lee Hwi.

Noblesse et Fonctionnaires :

  • Bae Soo-bin incarne Jung Seok-jo, inspecteur de la cour et père de Jung Ji-woon. ​
  • Bae Yoon-kyung joue Shin So-eun, fille unique du ministre du Personnel. ​
  • Jung Chae-yeon interprète Noh Ha-kyung, fille cadette du ministre des Affaires militaires. ​

Lettrés et Enseignants :

  • Rowoon joue Jung Ji-woon, médecin royal et professeur du prince héritier Lee Hwi. ​

Serviteurs et Garde Royale :

  • Choi Byung-chan incarne Kim Ga-on, garde du corps personnel de Lee Hwi. ​
  • Baek Hyeon-joo joue la dame de cour Kim, servante proche de Lee Hwi. ​
  • Ko Kyu-pil interprète l’eunuque Hong, serviteur fidèle au service de Lee Hwi.

L’histoire, comme souvent dans les k-dramas, est riche d’une multitude de personnages secondaires, qui apportent chacun des nuances, des émotions et de l’humanité à l’histoire.
Parmi ces personnages, Kim Ga-on, interprété par Choi Byung-chan, est particulièrement marquant : garde du corps personnel de Lee Hwi, il dégage un mystère permanent lié à son passé douloureux et à son désir de vengeance. Sa loyauté silencieuse et protectrice enrichit la dimension dramatique de l’intrigue principale.
L’eunuque Hong, incarné par Ko Kyu-pil, fidèle serviteur du palais, apporte une touche d’humour, de légèreté mais aussi de tendresse sincère. À travers ses petites interventions et réactions spontanées, il humanise Lee Hwi en dévoilant son quotidien souvent solitaire et pesant. L’affection discrète mais authentique que l’eunuque Hong montre pour son maître apporte une touche de sincérité dans ce monde du paraître.
De son côté, la dame de cour Kim, jouée par Baek Hyeon-joo, donne à l’univers de la cour une présence presque maternelle. Elle incarne une figure protectrice, constamment attentive au bien-être émotionnel de Lee Hwi.
Lee Hyun, le prince Jaeun incarné par Nam Yoon-su, apporte également une dimension humaine essentielle. Bien que faisant partie de la famille royale, il incarne une certaine douceur et sensibilité rares au sein d’un environnement souvent dur et impitoyable. Son amour secret et non réciproque pour Lee Hwi (qu’il sait être une femme) permet de développer une sous intrigue délicate (triangle amoureux), profonde et émotionnelle. Sa bienveillance discrète mais constante offre au personnage principal un soutien affectif subtil, enrichissant considérablement la complexité psychologique et émotionnelle de l’histoire.
Les personnages féminins comme Shin So-eun (Bae Yoon-kyung) et Noh Ha-kyung (Jung Chae-yeon), bien que plus en retrait, ajoutent également une richesse narrative en représentant le destin des jeunes femmes nobles contraintes par les normes sociales et les attentes familiales. Leurs histoires personnelles, même si elles sont moins explorées que celle de Lee Hwi, donnent vie à l’univers social rigide et soulignent avec subtilité les contraintes et frustrations imposées aux femmes de cette époque.

Et puis, il y a les grands vilains, les vrais méchants, ceux sans qui la série ne pourrait exister. Parmi ces personnages, Lord Sangheon, interprété avec intensité par Yoon Je-moon, se distingue particulièrement. Sangheon est le grand-père maternel de Lee Hwi et l’un des membres les plus puissants et dangereux du royaume. Calculateur, froid et manipulateur, il est obsédé par le pouvoir et déterminé à assurer sa domination sur la dynastie, au point d’être prêt à sacrifier même les membres de sa propre famille. Son autorité charismatique, doublée d’une cruauté implacable, le rend particulièrement redoutable. Il incarne l’archétype du vilain politique, capable de détruire tout obstacle sur son chemin pour maintenir le contrôle absolu de la cour.
Le prince Changwoon, joué par Kim Seo-ha, est une autre figure intéressante. Jaloux, ambitieux et méprisant, Changwoon incarne la brutalité directe et l’arrogance typique des princes dévorés par l’ambition. Convaincu de son droit à régner, il méprise profondément Lee Hwi et les servantes qui l’entourent. Il la considère comme une menace à éliminer absolument. Sa colère incontrôlée et ses impulsions violentes contrastent avec le contrôle froid de Lord Sangheon, mais son agressivité apporte à la série des moments dramatiques intenses et brutaux, rendant son personnage très antipathique.


Et puis il y a Jung Seok-jo, le personnage incarné par Bae Soo-bin qui est l’un des plus complexes et nuancés de la série. Initialement perçu comme un personnage secondaire, il apparaît comme un homme strict, loyal au système et impitoyable envers ceux qu’il juge menaçants pour l’ordre établi. Pourtant, au fil des épisodes, le personnage gagne en profondeur et en humanité, montrant peu à peu des facettes plus vulnérables et tourmentées.
Son repentir final constitue un arc dramatique fort, d’autant plus marquant qu’il contraste fortement avec son comportement passé. Ce revirement n’est pas soudain, mais lentement construit, révélant un homme déchiré par la culpabilité, notamment envers son fils Jung Ji-woon. Le jeu de Bae Soo-bin est particulièrement subtil dans ces moments de doute et de remise en question, exprimant efficacement toute la complexité intérieure du personnage.
Le fait que Jung Seok-jo finisse par se repentir à sa manière apporte une richesse narrative supplémentaire à la série. Cela montre que même ceux qui semblent profondément ancrés dans un système injuste et brutal peuvent changer, prendre conscience de leurs erreurs, et essayer de se racheter. Son repentir symbolise également un message fort de la série sur la rédemption possible, sur la complexité morale, et sur l’idée qu’il n’est jamais trop tard pour choisir la voie de l’intégrité et de l’humanité.

Création : Ki Min-soo & Hong Seok-gu (KBS Drama division)
Basée sur « Yeonmo » de Lee So-young
Ecrit par Han Hee-jung
Réalisation : Song Hyun-wook
Musique : Tae-geun
Producteurs exécutifs : Yoon Jae-hyuk, Han Hye-yeon, Song Min-joo & Park Chun-ho
Producteurs : Ahn Chang-hyeon, Hwang Ui-kyung & Baek Sung-min
Société de production
Story Hunter Production : Monster Union
Diffuseur : Network KBS2

Que veut dire le titre ?

Le titre « The King’s Affection » (« L’affection du roi ») est particulièrement intéressant et riche de sens, précisément parce qu’il peut être interprété à plusieurs niveaux et fait référence non seulement à un roi précis, mais aussi au concept même d’affection royale sous plusieurs formes.
Ainsi Il évoque directement l’affection que Lee Hwi, prince héritier puis roi (incarné par Park Eun-bin), éprouve envers Jung Ji-woon (Rowoon). Bien que Dam-i soit une femme déguisée en roi, cette affection devient l’élément central de l’histoire, questionnant ainsi profondément les limites imposées par la société Joseon. Ici, « King’s affection » signifie littéralement l’amour caché et interdit du roi lui-même, une affection délicate qui défie les conventions, les interdits de genre et les normes sociales rigides.

Mais ce titre évoque aussi une ironie puissante, puisque Lee Hwi n’est pas un roi traditionnel : c’est une femme contrainte d’assumer un rôle masculin. L’affection royale qu’elle ressent devient donc une affection doublement impossible : impossible en raison des conventions de genre et impossible en raison du statut royal. Le titre souligne ainsi l’intensité dramatique d’un amour profondément caché, destiné à rester invisible et silencieux.

Enfin, comme il existe plusieurs figures royales (le roi Hyejong, Lee Hwi, le prince Changwoon et d’autres prétendants au trône), le titre invite à réfléchir à la manière dont chaque souverain ou prétendant exprime ou dissimule son affection personnelle. Par exemple, le roi Hyejong manifeste une affection ambiguë et retenue envers ses enfants, partagée entre ses responsabilités politiques et son amour paternel. Même l’affection pervertie de Lord Sangheon pour le pouvoir et le trône royal peut être implicitement évoquée par ce titre.

« The King’s Affection » dépasse la simple désignation d’un seul roi. Il évoque la complexité émotionnelle de personnages confrontés à des désirs interdits, à des amours cachés et des devoirs qui les emprisonnent. Le titre exprime parfaitement l’idée centrale de la série : l’affection authentique, celle du cœur, qui lutte constamment contre les contraintes sociales et les devoirs imposés par le rang royal, tout en restant profondément humaine, fragile et précieuse.

Une adaptation du manhwa intitulé « Yeonmo » de Lee So-Young

La série est une adaptation du manhwa intitulé « Yeonmo » de Lee So-Young. Bien que la série et le webtoon partagent une trame narrative similaire, plusieurs différences notables existent entre les deux œuvres.​
Dans le webtoon, l’histoire alterne fréquemment entre le passé et le présent, révélant des événements antérieurs au fur et à mesure que l’intrigue progresse. À l’inverse, la série télévisée présente les événements de manière plus linéaire, avec une exposition initiale détaillée du passé avant de poursuivre avec le présent. ​
Certains personnages ont également des noms et des rôles différents. Par exemple, dans le webtoon, le personnage principal masculin s’appelle Jeong Mi-Soo et est un guerrier garde du corps, fils d’une princesse. Dans la série, ce personnage devient Jung Ji-Un, le tuteur royal, fils de l’inspecteur Jung Seok-Jo. De plus, le personnage de Kim Ga-On, garde du corps personnel de Lee Hwi dans la série, n’existe pas dans le webtoon; ses actions sont en partie attribuées à Jeong Mi-Soo dans le webtoon. ​
Une autre différence significative réside dans les rôles de genre inversés. Dans le webtoon, non seulement Lee Hwi doit cacher son identité féminine en se faisant passer pour un homme, mais Jeong Mi-Soo a également vécu en se déguisant en femme à un moment donné de sa vie. Cette double inversion des rôles de genre est absente de la série télévisée, où seul le personnage de Lee Hwi adopte une identité masculine. ​
De plus, la position du roi varie entre les deux versions. Dans le webtoon, le roi Hyejong tombe malade et décède, proclamant Lee Hwi comme successeur avant sa mort. Dans la série, le roi Hyejong reste en vie pendant une grande partie de l’intrigue, bien que souffrant d’une maladie, ce qui modifie la dynamique politique et familiale présentée. ​

Enfin, la relation entre Lee Hwi et le roi Hyejong diffère également. Dans le webtoon, le roi est conscient que Lee Hwi est une femme et tente de la protéger des affaires politiques complexes. Dans la série, il est suggéré que le roi favorise un autre de ses fils et ne semble pas être au courant de la véritable identité de Lee Hwi. ​
Ces variations entre le webtoon « Yeonmo » et la série « The King’s Affection » illustrent les adaptations et modifications apportées lors de la transposition d’une œuvre littéraire en production télévisuelle, visant à adapter l’histoire aux contraintes du format et aux attentes du public. (Sources : trends.kpopmap.com)

Les arcs scénaristiques

« The King’s Affection » est structurée autour de plusieurs grands arcs scénaristiques étroitement liés entre eux et formant une histoire complexe. Le premier concerne la malédiction des jumeaux au sein de la royauté, entraînant le destin tragique des enfants royaux et imposant le secret autour de l’identité réelle du prince héritier Lee Hwi, en réalité Dam-i déguisée en homme. Cet arc explore en profondeur les conséquences dramatiques de cette malédiction et la manière dont les personnages naviguent dans un climat d’inquiétude constante face au risque d’être démasqués.

Un autre arc majeur tourne autour des luttes de pouvoir au sein du palais royal et de la famille régnante. Les complots, les trahisons, et les jeux politiques entre les membres ambitieux de la famille et les ministres puissants illustrent les rivalités internes incessantes du pouvoir à l’époque Joseon. Dans ce contexte, Dam-i doit préserver son identité et son autorité face à des proches souvent menaçants, révélant ainsi l’instabilité et la violence cachées derrière la façade de dignité et de calme du palais royal.
A noter que cet arc scénaristique devient particulièrement inquiétant à la fin de la série lors du coup d’état mené par Lord Sangheon. Le dernier épisode est sombre et la réalisation est particulièrement efficace.

Parallèlement, la série développe largement l’arc amoureux entre Dam-i (Lee Hwi) et Jung Ji-woon. Cet amour complexe met en lumière les thèmes liés à l’homosexualité supposée, au genre et à l’identité. Ji-woon, croyant aimer un homme, se débat avec ses sentiments, tandis que Dam-i lutte avec sa propre identité, tiraillée entre devoir royal, peur d’être découverte, et désir profond d’exprimer son amour véritable. Leur romance constitue l’un des éléments centraux de la série, apportant une tension émotionnelle constante tout en défiant les normes sociales confucéennes strictes.

L’arc concernant la place de la femme dans la société Joseon est également au cœur de la série. Dam-i, forcée de vivre sous une identité masculine pour gouverner, représente symboliquement toutes les femmes exclues du pouvoir, du savoir et de la liberté sociale. Cet arc scénaristique questionne fortement les traditions patriarcales et les discriminations fondées sur le genre, en révélant à travers le personnage principal les contradictions et les injustices profondes d’une société dominée par les hommes.

En combinant ces différents arcs, « The King’s Affection » forme un récit riche en émotions, critique sociale et réflexions sur l’identité personnelle, l’amour interdit, le pouvoir et l’injustice sociale.

Les critiques

La série sud-coréenne « The King’s Affection » a été globalement bien accueillie par le public et la critique, tant en Corée du Sud qu’à l’international. Les critiques ont salué les performances des acteurs, notamment celle de Park Eun-bin, dont l’interprétation nuancée a été considérée comme un facteur clé de la popularité de la série. La représentation de l’héroïne, qui défie les rôles de genre traditionnels en occupant une position sociale élevée, a également été appréciée pour son approche novatrice. La série a été reconnue pour sa vision plus ouverte de l’amour, intégrant des éléments queer dans les relations entre les personnages.
Wikipedia, l’enciclopedia libera

En termes d’audience, « The King’s Affection » a débuté avec une part nationale moyenne de 6,2 % en Corée du Sud. Après la conclusion de la série concurrente « Lovers of the Red Sky », les audiences ont augmenté, atteignant une part de 10 % avec l’épisode 13 et culminant à 12,1 % pour le dernier épisode. À l’international, la série a connu un succès notable sur Netflix, figurant dans le top 10 des programmes les plus regardés mondialement et dans le top 5 de plusieurs pays asiatiques, dont Hong Kong, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam. ​

« The King’s Affection » a également été distinguée en remportant l’International Emmy Award dans la catégorie meilleure telenovela, devenant ainsi la première série coréenne à recevoir cette distinction.
The Economic Times

Les retours du public ont été majoritairement positifs. Sur Rotten Tomatoes, la série affiche un score d’audience de 93 %, basé sur moins de 50 évaluations. Sur IMDb, les utilisateurs ont exprimé leur enthousiasme, l’un d’eux déclarant : « Je suis tellement accro à ce drame et j’ai hâte de voir le prochain épisode. JE JURE QUE C’EST UN INCONTOURNABLE. HAUTEMENT RECOMMANDÉ 100000/10. »
Rotten Tomatoes / IMDb

Quelques scènes importantes

Plusieurs séquences de la série « The King’s Affection » se détachent particulièrement, à la fois par leur mise en scène très soignée et par le jeu remarquable des acteurs principaux.
Une scène intéressante est celle du premier véritable rapprochement entre Lee Hwi (Dam-i déguisée en homme) et Jung Ji-woon (Rowoon). La tension émotionnelle est palpable, intensifiée par les regards subtils et les gestes hésitants des acteurs. La mise en scène joue admirablement sur les silences, les regards échangés et les non-dits, soulignant avec délicatesse l’ambiguïté de leur relation. Rowoon excelle particulièrement dans ces scènes, où son jeu subtil traduit la confusion émotionnelle d’un homme troublé par une attirance inattendue.

Parmi les séquences fortes se trouve également la révélation progressive de l’identité féminine de Lee Hwi à Jung Ji-woon. Cette scène est soigneusement chorégraphiée pour maximiser l’impact émotionnel. Le regard de stupéfaction, puis de soulagement et de profonde tendresse exprimé par Rowoon, face au courage bouleversant de Park Eun-bin révélant enfin son secret, constitue un sommet dramatique très apprécié du public. La mise en scène privilégie une simplicité évocatrice, plan discret de la poitrine emmaillottée de Dam-i avec des gros plans mettant en avant les réactions fines et nuancées des deux acteurs principaux.

Les séquences de confrontation directe entre Lee Hwi et Lord Sangheon (joué par Yoon Je-moon) à la fin de la série constitue également un moment phare de la série. Cet échange tendu, où la lutte pour le pouvoir devient ouvertement conflictuelle, bénéficie d’une mise en scène rigoureuse jouant sur les contrastes forts entre les jeux de regards froids, calculés de Yoon Je-moon et le calme déterminé mais vulnérable de Park Eun-bin. L’ambiance visuelle froide et sombre reflète parfaitement l’atmosphère oppressante de l’intrigue politique.

Il y a aussi cette petite virgule après la séquence de l’empoisonnement. On ne sait pas si elle va survivre. Mais on entre dans un songe dont on ne sait rien, si ce n’est que la lumière est revenue, laissant de côté les massacres nocturnes. Le rêve de mariage de Dam-i symbolise son désir profond de mener une vie libre et authentique, en dehors des contraintes imposées par son rôle de prince héritier. Ce rêve n’est pas prémonitoire d’une fin tragique, mais plutôt une aspiration à une existence où elle peut être elle-même, aimée pour ce qu’elle est réellement.

La scène finale de la série est une douce récompense après deux épisodes particulièrement sombres : la rencontre intime entre Lee Hwi, désormais libre d’être Dam-i, et Ji-woon, enfin conscient de toute la vérité. La mise en scène est lumineuse et épurée, symbolique d’un renouveau et d’un espoir retrouvé. Elle s’appuie efficacement sur les expressions de joie, d’apaisement et d’amour sincère des deux acteurs. Ce moment poétique et émouvant clôture idéalement la série.

Que dit le code confucéen ?

Le code confucéen, qui structure profondément les lois et les comportements sociaux du royaume de Joseon dans la série The King’s Affection, repose principalement sur une idéologie morale et philosophique stricte, fondée sur la hiérarchie, l’ordre familial, la piété filiale et les rôles sociaux clairement définis.

Dans ce contexte, le confucianisme impose avant tout le respect d’une hiérarchie absolue, avec le souverain au sommet, incarnant l’autorité suprême. Viennent ensuite les fonctionnaires, les nobles (yangban), les gens du peuple, puis en bas, les esclaves. Chaque catégorie doit strictement respecter son rang et ses responsabilités associées, sans jamais tenter de sortir de cette structure prédéterminée.
Le code met particulièrement l’accent sur la famille et la piété filiale, c’est-à-dire la soumission et le respect total aux parents, aux ancêtres et, par extension, aux autorités supérieures. En ce sens, le choix individuel est rarement toléré si celui-ci entre en contradiction avec l’intérêt familial ou collectif, ce qui explique pourquoi Dam-i doit cacher sa véritable identité : révéler qu’elle est une femme violerait la norme de succession royale exclusivement masculine, considérée comme une règle absolue pour préserver l’harmonie sociale.

La position des femmes est clairement subordonnée : leur rôle consiste à être soumises, d’abord à leur père, ensuite à leur mari, puis enfin à leur fils. Le confucianisme impose que les femmes restent confinées dans la sphère domestique et familiale, ne participant pas aux affaires publiques ou politiques, ne pouvant accéder à aucun poste de pouvoir ou de responsabilité.
Concernant la sexualité et les sentiments amoureux, le code confucéen est extrêmement rigide. Toute relation sentimentale doit respecter les règles sociales strictes, notamment en matière de mariage et de reproduction, pour préserver la pureté du lignage familial. Ainsi, l’attirance homosexuelle ou l’expression libre d’un genre différent du sexe biologique sont perçues comme profondément contraires à l’ordre naturel et moral défini par le confucianisme. C’est pourquoi l’amour de Ji-woon pour le prince héritier (Dam-i déguisée en homme) devient tabou, risquant de détruire la réputation, l’honneur et l’harmonie familiale.

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