
Bon appétit, Your Majesty mêle habilement la comédie, la romance et le fantastique, dans un récit où la cuisine devient le véritable langage du cœur et du pouvoir. Tout commence lorsqu’une jeune cheffe contemporaine, réputée pour sa créativité et sa rigueur, se retrouve propulsée dans un royaume imaginaire rappelant la dynastie Joseon. Ce voyage dans le temps, aussi absurde qu’émouvant, la place face à un roi autoritaire et craint, connu pour son tempérament colérique et ses décisions impitoyables. Le souverain, qui considère la gastronomie comme une affaire d’État et un instrument de domination culturelle, voit d’abord en cette femme étrange une menace à son autorité, avant qu’elle ne l’intrigue par sa maîtrise du goût, sa liberté d’esprit et sa manière de considérer la cuisine comme un pont entre les peuples.
Au cœur du palais, les intrigues politiques et les rivalités de cuisine s’entrecroisent. Le chef en place, garant des saveurs impériales, défend une approche codifiée et aristocratique, tandis que la nouvelle venue introduit des techniques venues d’ailleurs, des plats inspirés de la cuisine française mais revisités avec les ingrédients de l’époque : réduction de vin à base de prune fermentée, pain vapeur garni de gibier rôti, sauce au beurre clarifié faite à partir de lait de chèvre. Ces créations, à la fois anachroniques et révolutionaires, bouleversent l’ordre établi et suscitent autant de convoitises que d’admiration. Dans la série, la cuisine devient une arme diplomatique, un geste de tendresse, et surtout une manière d’affirmer une identité. Elle est un langage universel capable d’adoucir un roi despote et de réconcilier les nations rivales autour d’une même table.

À mesure que les épisodes avancent, la relation entre le roi et la cuisinière évolue, oscillant entre défi, respect mutuel et amour discret. Derrière leurs joutes verbales et leurs affrontements de palais se cache une véritable histoire de transformation : celle d’un souverain qui découvre l’humilité par le goût et d’une femme qui, en cuisinant pour un autre temps, trouve le sens profond de sa vocation. Le ton de la série navigue entre humour et gravité, jouant sur les anachronismes savoureux – comme l’apparition cocasse d’une « cocotte-minute » bricolée avec des ustensiles du XVIIe siècle – et des moments d’une grande intensité dramatique lorsque le royaume s’effondre sous le poids des trahisons et que le roi, trahi par ses proches, chute symboliquement comme un plat renversé.

La dernière partie, plus mélancolique, met en scène la séparation inévitable entre les deux protagonistes. Le roi, tombé en disgrâce, comprend enfin que le véritable pouvoir ne réside pas dans la force mais dans la bienveillance et le partage. Pour sauver sa cheffe, le roi réactive le livre enchanté afin qu’elle regagne son époque. Le final, tout en douceur, les réunit malgré tout : dans un présent indéfini, un restaurant ouvre ses portes sous le nom « Bon appétit, Your Majesty », laissant entendre que le lien du goût, plus fort que le temps, a survécu à toutes les frontières.

Sous ses airs de conte gastronomique, la série rend hommage à la grande cuisine comme art de vivre et miroir des civilisations. Elle explore avec une tendresse rare la dimension presque spirituelle de l’acte de cuisiner, où chaque plat porte en lui la mémoire du passé, la passion du présent et la promesse d’un avenir meilleur.
Le manuscrit
L’un des éléments centraux et les plus poétiques du récit est un manuscrit ancien, à la fois témoin et acteur du destin des personnages. Ce livre orné de sceaux royaux effacés par le temps, traverse les siècles comme une énigme. Il recèle des recettes, des réflexions philosophiques et des fragments de correspondances culinaires, mais aussi une étrange énergie capable de rompre la barrière du temps. C’est en manipulant ce manuscrit, dans l’avion que la cheffe contemporaine se retrouve projetée dans le passé. Ce livre, qu’elle croyait apocryphe, se révèle être le journal de bord du roi qu’elle va bientôt rencontrer.

Dans le royaume, le manuscrit n’est pas encore achevé. Il s’écrit sous nos yeux, à mesure que la cheffe inspire au souverain une nouvelle manière de voir le monde. Elle lui apprend à goûter, non pas pour juger, mais pour ressentir ; à cuisiner non pas pour imposer, mais pour transmettre. Le roi, fasciné par sa vision, commence à noter ses propres découvertes gustatives, ses doutes et ses émotions dans ce livre qu’il nommera Les Chroniques du palais des saveurs. Ce manuscrit devient le miroir de leur lien, une trace tangible de leur dialogue entre deux civilisations et deux époques.
Plus le roi s’humanise, plus les pages du livre semblent s’illuminer, comme si l’encre elle-même captait l’amour naissant entre eux. Dans les derniers épisodes, alors que le royaume s’effondre et que la cheffe comprend qu’elle doit repartir, le roi lui confie ce manuscrit, désormais complet, comme un legs et une promesse : « Tant que quelqu’un cuisinera avec le cœur, tu pourras revenir. »
Pas de KTrauma
Le succès de Bon appétit, Your Majesty a largement dépassé les attentes, notamment grâce à sa combinaison rare d’humour, de raffinement visuel et d’émotion sincère. Dès sa diffusion, la série a conquis le public coréen comme international, séduisant autant les amateurs de romance historique que les passionnés de gastronomie. L’alchimie entre les deux acteurs principaux — un roi au regard impérieux mais vulnérable, et une cheffe contemporaine à la fois drôle, audacieuse et profondément humaine — a rapidement captivé les spectateurs. Les scènes de cuisine, tournées avec grand soin ont contribué à cet engouement : chaque plat devenait un geste d’amour, chaque repas un rituel intime où le goût remplaçait les mots.
Mais c’est à l’approche de la fin que la série a véritablement enflammé les réseaux sociaux. Le scénario s’assombrit et l’a fin’espoir d’une fin heureuse s’amenuise, les rumeurs d’un dénouement tragique, typique du k-trauma (ces fins bouleversantes où la mort, l’oubli ou la séparation définitive viennent briser les espoirs du spectateur), ont provoqué un tollé. Des hashtags tels que #Don’tKillTheKing et #SaveTheChef ont envahi les plateformes, accompagnés de messages passionnés réclamant une conclusion heureuse pour les deux protagonistes. Les fans redoutaient que le roi meure sans jamais revoir la cheffe, ou qu’elle retourne dans le présent sans souvenir de lui — une hypothèse que plusieurs critiques jugeaient « plausible mais cruelle ».

Face à la montée de cette fronde populaire, la production a été contrainte de revoir la tonalité de son dernier épisode. Le réalisateur, connu pour son goût des fins ambivalentes, a accepté de réécrire une conclusion plus lumineuse, offrant au public un happy end symbolique, certes elliptique, mais porteur d’espoir. La cheffe intègre un restaurant avec une cuisine fusion des deux époques. Alors qu’elle est prise à partir par un faux critique gastronomique, un homme intervient pour le remettre à sa place, c’est le roi. Comment il est arrivé là traversant les siècles… On s’en fiche un peu… Happy-end !

Les comédiens
Im Yoon-ah dans le rôle de Yeon Ji-yeong.
Une cheffe sud-coréenne spécialisée en cuisine française, au caractère positif mais affirmé, se retrouve propulsée de façon inattendue à l’ époque Joseon le jour où elle remporte le plus prestigieux concours de cuisine française.
Lee Chae-min dans le rôle de Yi Heon
Le roi de Joseon, considéré à la fois comme le meilleur gourmet et le pire tyran.
Kang Han-na comme Kang Mok-ju
Une femme passionnée qui a obtenu l’approbation de Yi-Heon et est devenue sa concubine de longue date.
Choi Gwi-hwa dans le rôle du prince Je Seon
Membre de la famille royale de Joseon, il vit comme un bandit pour survivre après la mort de son père, mais il ne cesse de chercher une occasion de renverser Yi-Heon et de monter sur le trône.

Yoon Seo-ah dans le rôle de Seo Gil-geum
Une servante du palais qui se lie d’amitié avec Ji-yeong.
Kim Kwang-kyu dans le rôle d’Uhm Bong-shik
Hong Jin-ki dans le rôle de Maeng Man-soo
Kim Hyun-mok dans le rôle de Min Gae-duk
Joo Kwang-hyun dans le rôle de Shim Mak-jin
Seo Yi-sook dans le rôle de la Grande Reine Douairière Inju
La Grande Reine Douairière. La grand-mère de Yi Heon. Responsable de la mort de sa mère.
Shin Eun-jung dans le rôle de la reine douairière Jahyeon. La belle-mère de Yi Heon.
Oh Eui-shik dans le rôle d’Im Song-jae
Park Young-woon dans le rôle de Shin Soo-hyuk
Jang Gwang dans le rôle de Chang Sun
Park Joon-myun dans le rôle de Choi Mal-im
Lee Eun-jae dans le rôle de la reine déchue Yun
Kim Hyung-mook en tant qu’envoyé Yu Kun
Jo Jae-yoon dans le rôle du cuisinier Tang Bai Long
Moon Seung-yoo dans le rôle du cuisinier Ya Fei Xiu










Créée par Jang Kyung-ik (Studio Dragon), Yoo Sang-won, Jang Hyuk-jae
D’après « Surviving as Yeonsangun’s Chef » par Park Kook-jae
Développée par Studio Dragon
Auteur : fGRD
Réalisateur : Jang Tae-yoo
Musique : Jeon Chang-yeop[3]
Production éxécutive : Lee Hye-young, Lee Young-joon
Producteurs : Kim Tae-hoon, Heo Do-yun, Jang Kyung-ik, Yoo Sang-won, Jang Hyuk-jae, Jang Tae-yoo, Lee Sun-hee et Song Jeong-yoon
Compagnies de production : Film Grida & Jung Universe

Un webtoon
La série est inspirée d’un webtoon à succès publié quelques années avant la série, dont elle reprend la trame principale tout en modifiant profondément la fin. Le webtoon, au ton plus mélancolique et symbolique, se terminait sur une note tragique typique du fantasy sageuk moderne : la cheffe, après avoir changé le destin du roi et de son royaume par sa cuisine, retournait dans son époque en oubliant tout de son voyage. Le manuscrit, laissé derrière elle, devenait alors le seul témoin de leur lien. Dans la dernière case, on voyait la cheffe, dans son restaurant contemporain, recréer sans le savoir un plat qu’elle avait préparé pour le roi des siècles plus tôt, comme si sa mémoire inconsciente guidait encore sa main. Cette fin douce-amère, saluée pour sa poésie, laissait planer une nostalgie durable : le goût de ce qui a été perdu mais jamais effacé.


Lorsque la série a été annoncée, le public du webtoon s’attendait à retrouver cette tonalité mélancolique. Pourtant, dès les premiers épisodes, le ton plus léger, les touches d’humour anachronique et la complicité entre les acteurs laissaient présager un traitement plus romantique et universel. Le réalisateur, ancien chef cuisinier devenu cinéaste, souhaitait faire de la cuisine non pas un simple décor, mais un vecteur de rédemption et d’amour durable. En cela, il s’est éloigné du pessimisme du matériau d’origine pour offrir une lecture plus lumineuse du destin.
La tension entre fidélité et réinterprétation s’est amplifiée à mesure que la diffusion avançait. Les lecteurs du webtoon redoutaient que la série trahisse l’esprit initial, tandis que de nouveaux spectateurs, séduits par la dynamique des personnages, réclamaient un final heureux. L’équipe scénaristique a joué sur cette ambiguïté jusqu’au bout : plusieurs épisodes reprennent presque mot pour mot des dialogues du webtoon, notamment les scènes autour du manuscrit magique et du dernier repas du roi, mais la mise en scène y ajoute une chaleur et une émotion visuelle absentes de la version dessinée.
Un épisode, un plat…
01 – Bibimbap au beurre Gochujang
02 – Cuisine sous vide
03 – Haute Cuisine
04 – Soupe Doenjang aux épinards
05 – Escalope panée aux flocons
06 – Macaron au sésame noir
07 – Une crêpe un jour de pluie
08 – Bœuf bourguignon à l’alcool de riz
09 – Ogyetang à la cocotte
10 – Restaurant Joseon
11 – Gujeolpan à la viande de soja et tarte aux aubergines
12 – Hwanseban
